Bulletin des
médecins suisses

Parlons de sujets sensibles

Editorial
Sandra Ziegler
Édition
2023/34
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2023.22087
Bull Med Suisses. 2023;104(34):3

Publié le 23.08.2023

L’article sur le harcèlement sexuel dans les hôpitaux en page 16 m’a interpellée. En 2018, 60% des étudiantes en médecine de l’Université de Lausanne ont déclaré, dans un sondage, avoir été témoins de comportements indécents ou de remarques ambiguës. 36% en avaient même fait personnellement l’expérience. Le phénomène est donc très répandu. Les actes répertoriés vont des blagues obscènes aux tentatives de viol, en passant par des attouchements et des invitations à passer une nuit ensemble. Il était donc d’autant plus important pour moi d’apprendre que des mesures de sensibilisation et de prévention ont été introduites dans différentes institutions. Espérons que cet article sensibilisera encore davantage à ce problème.
Sandra Ziegler
Dre phil. II, MS, directrice des EMH
sandra.ziegler[at]emh.ch
L’évaluation de l’état de santé des personnes renvoyées de Suisse est un autre sujet sensible. Depuis mai 2022, la responsabilité des médecins en la matière s’est précisée. Jusqu’à présent, la transmission des données entre médecins était ambiguë. Pour pallier ces incertitudes, un groupe de travail composé de représentants du corps médical et des autorités vient d’élaborer un nouveau formulaire qui sera testé à partir d’octobre dans différents cantons. Vous en saurez plus à ce sujet à la page 22.
D’un point de vue professionnel, les infarctus du myocarde sans lésions coronaires obstructives (MINOCA) constituent un défi. Dans jusqu’à 14% des cas d’infarctus du myocarde, des artères coronaires normales ou présentant des modifications minimes sont visibles lors de l’examen diagnostique. Ces cas de MINOCA peuvent avoir de nombreuses causes et, bien entendu, le traitement et le pronostic dépendent de cette genèse. Il est donc indispensable de procéder aux examens diagnostiques requis. L’article de revue du Swiss Medical Forum, page 32, présente les causes les plus importantes et les plus fréquentes d’un MINOCA et décrit les méthodes diagnostiques à mettre en œuvre. L’IRM cardiaque, en particulier, s’impose ici en raison de son atout unique dans la caractérisation tissulaire.

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