Bulletin des
médecins suisses

Garantir les soins médicaux

Editorial
Magdalena
Autres auteurs
Mühlemann
Édition
2023/35
DOI:
https://doi.org/10.4414/bms.2023.22104
Bull Med Suisses. 2023;104(35):3

Publié le 30.08.2023

En Suisse, un médecin sur quatre est aujourd’hui âgé de plus de 60 ans. Dans les zones rurales, certains exercent même au-delà des 80 ans. Pour la présidente de la FMH, Yvonne Gilli, c’est une chance car «les médecins âgés aident à garantir la continuité des soins pour les années à venir». Une formation continue et une autorisation cantonale sont néanmoins requises. S’il n’existe pas de limite d’âge globale, la plupart des cantons exigent qu’à partir de 70 ans, les médecins demandent une prolongation de leur autorisation d’exercer et prouvent leur aptitude via un certificat médical. Dans le canton de Neuchâtel, la limite d’âge est fixée à 80 ans, quelle que soit la forme physique et intellectuelle. Spécialiste en chirurgie de la main et en orthopédie, Gontran Sennwald estime cette mesure discriminante: «Du jour au lendemain, je suis manifestement devenu un médecin dangereux.» Désormais, c’est la patientèle de son cabinet situé dans le canton de Berne qui bénéfice de son expertise. Lisez l’article de Susanne Wenger en page 10.
Magdalena
Mühlemann
Responsable contenu scientifique, formation postgrade et continue
magdalena.
muehlemann[at]emh.ch
Dans le cadre de la Journée de réflexion 2023 de l’ISFM et du Collège des Doyens, l’ancien ministre britannique de la santé, Philip Hunt, a souligné l’impact du changement démographique sur les effectifs de médecins au Royaume-Uni. Des spécialistes venus d’Inde et du Pakistan aident à pallier la pénurie de praticiens au sein du National Health Service. Une autre solution sont les nouvelles professions, comme les infirmières de pratique avancée. Werner Kübler, directeur de l’Hôpital universitaire de Bâle, souligne que la collaboration interprofessionnelle est un levier qu’il faut renforcer afin de pouvoir soigner toujours plus de patientes et patients avec moins de personnel. Vous trouverez le compte rendu de Fabienne Hohl à la page 28.
Autre fait notable: la part de la population mondiale atteinte d’une maladie chronique du foie (CLD) augmente. Ce terme englobe toutes les formes de modifications hépatiques chroniques structurelles ou fonctionnelles de même que les cirrhoses et les tumeurs malignes du foie. Certaines personnes touchées par ces pathologies nécessitent un traitement immunosuppresseur ou souffrent d’une immunodéficience associée à la cirrhose. Il convient donc d’assurer de manière optimale la couverture vaccinale de ce groupe vulnérable. Les recommandations de Sarah Zwyssig et al, page 48, constituent à la fois un résumé et un complément au plan de vaccination suisse 2023, ainsi qu’un fil directeur pour les soins de premier recours.

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