Synapse, la revue des sociétés cantonales de médecine des deux Bâles, semble avoir visé juste avec son premier numéro de l’année «Mut zur Offensive» (le courage d’être offensif, N.d.T.). Indépendamment de Synapse, notre membre Felix Huber a tout à fait raison lorsque, dans les médias, il pose le diagnostic de différents points faibles: DEP, blocage arbitraire du TARDOC... En revanche, nous avons une appréciation différente des causes. Les problèmes de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ne résident pas dans le fait que le conseiller fédéral Alain Berset ne dirige pas l’OFSP, mais au contraire dans le fait qu’il le dirige de manière excessive et y exerce une influence directe. Un office fédéral doit avant tout être intègre sur le plan technique. C’est le seul moyen pour lui de conserver sa crédibilité, du moins dans les milieux spécialisés. S’il sacrifie son intégrité professionnelle à une idéologie politique quelle qu’elle soit, cela devient compliqué. La Suisse n’est pas face à une explosion des coûts de la santé, mais à un problème de répartition des charges qui, ces dernières années, se reportent de plus en plus sur celles et ceux qui paient les primes. Le financement uniforme (EFAS) offre une solution. Le TARDOC en propose également plusieurs, notamment aussi pour répondre à la question pressante de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. L’évolution démographique des années à venir engendrera en effet un besoin croissant de soins médicaux. Il faut cependant aussi reconnaître qu’Alain Berset a suggéré l’initiative «Enfants sans tabac», sans oublier non plus que le fédéralisme constitue un immense défi pour la gestion optimale des pandémies. Mais l’étatisation du système de santé n’est pas une bonne idée, et encore moins si elle s’appuie sur ce qui a été entrepris depuis plus de 10 ans en Allemagne et connaît aujourd’hui un échec retentissant. Profitons de notre retard et ne répétons pas les erreurs commises par d’autres pour essuyer ensuite un échec tout aussi retentissant. A l’inverse de curafutura, santésuisse salue l’article 47c de la LAMal et la médecine à deux vitesses, qui laisse entrevoir un commerce lucratif avec les assurances complémentaires privées. Autre point surprenant: le PS, secondé par Le Centre, est à l’origine de l’introduction de cette médecine à deux vitesses, calquée sur le modèle allemand, dont pâtiront toutes les personnes atteintes d’une ou de plusieurs maladies chroniques.